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dimanche 27 octobre 2013

Naufrage - 2ème partie

Jeudi octobre, 7h du mat.

Dormit 1h à tout casser, pas facile, mais alors pas facile du tout de se lever.
Enfin, le bruit de la pompe qui tourne en continue aide à finir de se réveiller, au moins partiellement.
Autour, le port aussi se réveil tout doucement. Certains peut être pas si doucement grâce à notre super pompe.
Ce qui permet de rencontrer plein de monde, forcément, on devient rapidement, au fil des jours, les stars de Port Denarau.
Même si accessoirement, on est pas les seuls. Régulièrement, des voiliers se plantent plus ou moins sévèrement sur du corail dans le coin.

Un jet d'eau continu sort de la pompe, ce n'était donc pas un rêve.
De temps en temps, elle s'arrête. Vite, on ouvre, un entonnoir, un peu d'essence...et hop, ça repart au quart de tour.
Une journée qui s'annonce looooongue.
Maintenant que le flot d'eau salé est pompé presque directement, on s'attelle à vider partiellement les autres compartiments encore bien remplis avec l'autre pompe.
Vers 9h, Colin, suivit de Mercedes émergent, Colin revient avec un café chaud pour tout le monde, c'est apprécié.
La matinée avançant, on essaye d'organiser un posage du bateau sur le banc de sable, juste derrière les bouées. Pas très loin heureusement, il faudra faire ça en manoeuvrant le bateau avec deux annexes.
11h, avec Mercedes on part se faire un maxi breakfast/brunch/lunch. 1Ère vraie pause, ça fait du bien. Petite Vonu pression, histoire de rester en forme.
Au retour et jusqu'à 16h, on s'occupe à sortir sur le pont et surtout sur les trampolines absolument tout ce que contient le coté tribord. Et de le rincer à l'eau claire, heureusement on est au ponton, jet d'eau branché.
On venait de faire pour plus de 1.500$ Fiji de courses, dont des tonnes de conserves, de canettes de coca, de bières, du riz, des pâtes...bref, de quoi tenir à 4 pendant plusieurs mois.
Un sacré bordel donc.
Et un nombre de plus en plus important de gros sacs à gravats remplis de choses à jeter.
Comme toutes nos canettes par exemple. Je ne sais pas si c'est normal, ou si les canettes Fijiennes sont merdiques, mais une fois dans l'eau de mer, en quelques minutes, elles ont toutes explosées.
Par hydrolise je sais bien que les canettes se vident d'elles même, mais si vite???

16h, c'est l'heure de bouger notre monstre avec deux annexes de 15 chevaux à quelques centaines de mètres de là. Heureusement (pour une fois), pas de vent, le port est bien protégé.
Ca sera les quelques minutes fun (j'avais une des annexes) de la journée. En jouant de l'accélérateur, tournant de la proue à la poupe, de tribord à babord, on arrive à stabiliser Segue à un endroit relativement plat.
Le temps de transporter l'ancre en annexe, la mettre à l'eau ; puis d'attacher un bout à la perpendiculaire, coté vent en général, sur gros poteau en bois , on est sécurisé pour la nuit !

Quelques bières avec le mec qui nous a sauvé avec ses pompes, puis gros restaurant dans son établissement (Lulu Bottom's Up). Au frais du capitaine, on a bien mérité ça !


Retour vers 22h, on me file une cabine, cool, je vais enfin pouvoir pioncer, ça doit faire dans les 38h que j'ai pas vraiment fermé l’œil...demain, pas de réveil !!

lundi 21 octobre 2013

Naufrage en photos

Mais où est l'ancre?
 Mais qu'est ce qu'on fout là?
 Ho hisse!
 Mais qui s'est endormi dans la baignoire et a laissé les robinets ouverts ?


 We are fine, Nutella is safe!
 Aller on fait semblant de sourire pour la photo
 Ma cabine !!
 Le watermaker n'a presque pas prit l'eau
 Les Shadocks
 SdB
 Douche...convertible en bain aussi, apparement











 Niveau max...il était temps !
 Des ces moments là, tu comprend tout ce qu'il te dit le monsieur, plus de problèmes d'accent!
 Lendemain matin presque sec


 Jeyser

 Opération rinçage, nettoyage et rincage
 D'absolument TOUT le coté tribord





 Bain de boue, gratis !
 Pas mal non, 4 jours après
 Après quelques bières....litres pardon, capitaine is happy
 Et les équipiers aussi!


samedi 19 octobre 2013

Naufrage - 1ère partie

Avant-propos
Tout le monde est vivant et en bonne santé !
Quoique un peu dépité.
Le chien je peux pas dire, pas l'air plus stressé que d'habitude.
Et le principal, le bateau est sauvé.
Depuis maintenant (vendredi 18 à 13h), à priori on ne prend plus l'eau.
Enfin en théorie.
Là on est sur notre banc de boue/sable, à attendre que la marée monte, afin de rejoindre un quai, à quelques centaines de mètres. Le tout sans moteurs, donc avec deux annexes. 3, en fait
Tout s'est bien passé hier, pas de raison que ça change aujourd'hui...si le vent ne forcit pas plus, évidemment.

Mercredi 16 octobre.

Partit en début de matinée de notre emplacement au milieu du trou à cyclone qu'est Vuda Point.
Plutôt de bonne humeur, passé une bonne soirée la veille avec d'autres navigateurs/trices.
Il fait juste un peu chaud, complètement protégé du vent. Et les moustiques voraces.
On décide donc de s'extirper de là, visant d'abord de se mettre juste devant le récif, à l'extérieur.
1 fois.
2 fois.
3 fois, merde, pas moyen d'accrocher correctement l'ancre, et le vent nous pousse vers le récif.

Pas de soucis, on ira donc à Port Denarau.
Meilleur emplacement de toute façon pour nous, puisque nous voulons faire quelques courses de produits frais pour les quelques jours qui nous séparent de notre départ pour les Vanuatu.

2 heures plus tard, aux alentours de 12h30, on y arrive.
On se met à l'ancre juste à la limite du chenal, dans la mangrove, dans environ 2m de profondeur.
Colin restera à bord pendant que l'on fera nos courses au marché de Nadi (+ des shorts). Tout juste
15h, tout est lavé, rangé.
On crève de chaud, contents de lever l'ancre pour aller un peu plus au large, histoire de respirer.
Mauvaise visibilité entre nuages et petites vagues, on arrive tout de même à contourner une petite île et sa ceinture de corail.
D'après la carte, on est dans une zone safe, 5m de profondeur, protégé par l'île du vent et des vagues par la barrière de corail, nikel !!

Bonne bouffe (gratin de patates, poulet épicé sur lit de tomates, oignon), ça manque juste d'un bon pinard. Enfin, on peut pas tout avoir !

La nuit arrive tôt, vers 18h30, le repas aussi.
Comme d'habitude, on se lance un épisode de série ( ?Browking Empire?).
Avec un verre de Ti-Punch, à siroter tranquillement, sous les Tropiques.

Jusqu'ici tout va bien.

Fin du 1er épisode.

Petite pause cigarette pour Colin, moi pour pisser un coup.

On en profite pour admirer les étoiles, le paysage...flouf....flouf...
« Strange, this sound »
« ha tiens ouais, comme de petites vagues »
« Hmmmm... »
« Ho, Ho... »
A coté de nous, devant, à gauche, des têtes de corail émergent de partout.
Putain c'est pas bon.
Branle bas de combat, tout le monde dehors, on allume les lumières, lance les moteurs.
1ère tentative de remonter l'ancre. Ha, ça a l'air bloqué.
Merde, pas moyen de se rapprocher, et quand on tire, avec le vent on se fait déporter sur une tête qui affleure la surface, à notre gauche.

Capitaine nous envois donc en annexe et plonger pour remonter directement l'ancre à la main.
Ça devrait se faire sans trop difficultés, il doit pas y avoir plus de 2,5-3m d'eau.
Sauf qu'il fait nuit, qu'on a qu'une lampe waterproof, qu'il fait nuit, les requins, tout ça...bref, plouf.
En fait pas si facile, l'ancre est juste le long d'un mur vertical de corail, à moitié en dessous.
Et le corail, ça coupe, ça écorches, ça pique...
Finalement, David (ha oui, on a un nouveau à bord, David donc, un autre Espagnol. Presque jeune, 37 ans;) ) tirera l'ancre de sous l'eau pendant que je la tracterai en diagonale avec l'annexe, via un bout que l'on vient d'y accrocher.
Au bout de plusieurs minutes d'effort, enfin, ça vient !!
Plus qu'à la remonter à la main dans l'annexe, sacrément lourde tout de même !

Bon, on est décroché. Mais pas question d'aller loin, de nuit et avec des cartes absolument pas sûres (la plupart des derniers relevés sont ceux effectués par Captain Cook (oui, oui, comme ta boîte de sardines dans ton frigo)). On recule donc juste de plusieurs dizaines (centaines?) de mètres, un petit tour en annexe avec la frontale, ça a l'air d'aller, pas l'air profond, mais ça devrait le faire.
Plus qu'à remettre l'ancre dans l'annexe et la porter  plus loin, histoire d'éviter trop de manœuvres hasardeuses avec le cata.
Quelques efforts plus tard, ça à l'air de tenir, sauvés !

Et puis c'est le drame.
Enfin un parmi d'autres.

Le récit qui va suivre risque d'être un peu confus, si c'est pas déjà le cas. Mais je préfère livrer un témoignage rapidement, quitte à le reprendre plus tard.

On touche, on racle, du corail de partout, il doit être environ 22h30, 23h, la marée va donc continuer à descendre un peu plus.
Bref c'est la merde.
Il nous semble que la porte de sortie se situe plutôt derrière nous, moteur doucement, aidés de l'annexe...pas moyen de vraiment bouger, de plus en plus de chocs, on entend l'hélice tribord racler le corail, jusqu'à ce que le moteur tribord s'arrête de lui même.
Et merde...un coup d'oeil au moteur, hou putain, voie d'eau !

En quelques minutes, le compartiment arrière et le moteur se retrouvent avec 20cm d'eau.
On est donc bloqués, sur du corail (pas le coté babord, heureusement), de nuit, aux Fijis.
Take it easy.
Le ciel est clair, à peine deux jours avant la pleine lune, presque plus de vent, mer calme et surtout, surtout, tout le monde est calme. On prend l'eau certes mais la situation n'est pas catastrophique non plus.
Enfin pour l'instant ;)
« Don't worry kids, we can't sink ! »
Ok Captain, mais vu que le niveau monte sérieusement et que l'eau commence à dévaler du moteur vers la cabine arrière, de la cabine dans la cuisine...jusqu'à la salle de bain ; on va quand même tranquillement empaqueter nos affaires sensibles. Electronique surtout, hop, tout dans le sac et hop sur le lit.
Tain ça monte vite quand même...ok, vite, on sort les maxi packs de canettes de coca, tout l'équipement électroménager qui se trouve en bas des placards...
Détail, ça fait maintenant bien 30 minutes qu'on lance le message officiel PAN PAN par radio sur le canal d'urgence...sans avoir une putain de réponse.
L'eau montant toujours, tous les planchers se mettent à flotter, les canettes aussi et tout se qui se trouve dans les fonds commence à gambader...le bateau se met à pencher, lui aussi. De plus en plus d'ailleurs, ça fait bizarre sur un si gros catamaran. C'est que je m'étais habitué à vivre à plat moi !!
Ok, on attaque le MADAY MAYDAY...quoi toujours rien ??
Ha si quand même, au bout de plusieurs minutes, on a enfin une réponse.
Mais vu qu'on leurs dit qu'on est pas en danger immédiat de mort, qu'on ne peut pas complètement couler (étant donné les caractéristiques particulières du matériel composant la coque), mais qu'on est quand même dans la merde et qu'on apprécierait énormément un peu d'aide...bah ça n'a pas l'air de beaucoup les agiter.
Changement de stratégie, on lance quelques appels radio aux 2-3 gros bateaux à moteurs qui croisent dans la zone (merci l'AIS). Ainsi que quelques coups de fil (merci Vodafone Fiji) à port Danarau (à peine quelques miles à l'Est), ainsi qu'à quelques boîtes privées de pompes (à eau), pilote...
Pendant ce temps, ça racle, ça penche et surtout ça se remplit !!
Vite, les matelas dans le carré central, en hauteur. Ainsi que toutes mes affaires (putain j'en ai de partout), ou presque. Suivent tout l'électroménager que je trouverai, quelques trucs sensibles...ce qui formera rapidement une sorte de montage de bordel divers dans le carré.
Et puis...aux alentours de minuit et demi - 1h, l'eau est environ au niveau du pont tribord extérieur, voir sur le coin arrière droit. Ça penche sérieusement, le sol est trempé, ça glisse, ça se casse la gueule, on est toujours accroché au récif, malgré tout un système de bouts et de winchs, pas moyen de se tirer vers l'ancre, le génois est installé mais n'aide pas des masse...paf, un des tableaux électriques tribord (deux de chaque coté) saute, ha bah on a plus de contrôles des moteurs. Ni tribord (normal, il est complètement décalé, tourné, soulevé, noyé), ni babord. Pas de bol, les contrôles primaires sont du coté humide et esclave coté sec.
Accessoirement, on se relaie avec l'autre crew depuis un sacré moment à pomper tout ce qu'on peut...1L par seconde quasiement non-stop pendant 2h30, ça fait combien de litres ?

Bref, c'est la merde.

Je ne sais pas à quoi j'étais occupé, mais d'un coup j'entend une nouvelle voix au dehors.
Le temps de sortir, HO YEAH !!!
Mike, notre sauveur !!
Intéressé certes, mais quand même, THANKS MATE !!

Proprio d'une boîte de location de pompes à eau (entre autres restaurants, hôtels...), il a prit la peine d'écouter son répondeur.
Et de venir à notre rescousse à bord de sa petite vedette, 300hp derrière. Avec, surtout, deux générateurs couplés chacun à une pompe, chacune un tuyau d'évacuation d'1m d'un coté, de l'autre un long tuyau de 15cm de diamètres avec au bout un filtre...chacune sortant 1 tonne d'eau par minute, puissant!
Bon, un peu galère à installer sur le pont penché, trempé et le bateau bougeant, mais avec un peu...beaucoup de motivation on les met rapidement en service
Hélas, rapidement, chacune à leur tour, elles s'arrêtent. Il faut dire qu'en bas, c'est un sacré bouillon qui se fait aspirer, les sacs en plastiques et les morceaux de carton, canettes et autres bloquent souvent les filtres.
Mais bon, en à peine...disons ¾ d'heure – 1h, on voit le sol !!
Ainsi qu'un sacré jeyser qui sort du puit du propulseur...forcément ça en fait des litres à la seconde!
Suite à ça, plus la marée montante, on sent qu'on se décroche « doucement »...

Ensuite je n'ai pas vu, suis resté au dessus du moteur à tenir le tuyau d'évacuation au point le plus bas du moteur, histoire d'aspirer le plus d'eau possible jusqu'à ce que la pompe se remplisse d'air, s'arrête, le compartiment moteur se remplisse d'environ 60cm, puis la pompe repars...
Ce qui comporte quelques mouvements brutaux du tuyau..

Aux alentours de 4h du mat, on m'extirpe vers l'extérieur...surprise, on est de retour à port Denarau.
Manoeuvre sans moteur en longeant un ponton en dur, éviter des poteaux en béton...ok, on est bons !!
1h de plus à vider le maximum d'eau, recharger la pompe de temps en temps en essence (coup de bol on avait fait le plein récemment), pour ne finalement n'en utiliser plus qu'une, au bon régime afin qu'elle tourne continuellement.
Un sacré boucant, les voisins apprécieront surement.

A 5h, Capitaine va pioncer quelques heures, moi environ 1h30 pendant que l'autre veille, je le relayerait à 7h...


La suite prochainement, samedi « soir », à peine 21h je vais pas tarder à aller pioncer. Réveil à 4h pour vérifier une (petite) fuite récalcitrante.

lundi 7 octobre 2013

Marché, Lovo et autres en images

Suva

 A l'étage, les épices et le Kava
 Préparation du Kava à bord, à Dravuni
 Poudre de Kava dans une sorte de chaussette, le tout dans de l'eau fraîche
 On touille





 Pause déjeuner

 Nadi


 Fiberglass classique

 Lovo