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samedi 23 novembre 2013

Espaces

A chaque fois, ça me fait la même impression.
Ou des impressions plutôt.
Et non, ce n'est pas d'être entouré de brebis (et autres cochons, vaches, moutons, cerfs, chevaux...
bref on est à la ferme).

L'impression d'être dans un endroit refermé, clos.
Pourtant je suis surtout dehors, en plein air.
Mais y'a des arbres.
Des maisons, des clôtures, encore des arbres.
Pas de quoi se plaindre me direz vous.
Ça tombe bien, je ne me plains pas. Mais alors pas du tout.

C'est juste que la notion d'espace est très différente, entre être sur terre et sur mer.
Autant le bateau en lui même est un espace très restreint, resserré, chaud, confortable (ou pas, mais on essaye, ou on fait comme si) ; un peu comme un cocon protecteur.
Mais à peine sort on la tête, on a devant soi, dessous, dessus, derrière, autour L'espace.
La Mer, le Ciel.
Et c'est tout.
Bon, bien quelques cailloux ou récifs aussi, de temps en temps, mais rien qui remplisse le champ de vision.
Le cata lui par contre s'en est bien rempli...

Et ça, je le ressent pleinement à chaque vrai retour à la terre ferme. Quand je dis « vrai », disons après plusieurs jours sans avoir pu poser mon regard sur la grande bleue.

C'est pas un mal, ni un bien d'ailleurs, c'est juste différent.

Et ça me fait aussi comprendre pourquoi j'aime tant être en mer.
Moi qui rêvasse tout le temps, pense, imagine, réfléchit à toutes sortes d'évasions réelles ou imaginaires...
En mer, à peine le temps de regarder au loin, et l'esprit se perd dans le magnifique espace que l'on a tout autour de soi.
Ou plutôt dans lequel on se tient, petit bout de chair tentant vainement d'avancer dans un chaos salé, aidé de morceaux de plastique, résine, ferraille, bois.
L'esprit est ici invité à voguer, telle l'esquif sur laquelle on se tient.

Et ça, ces moments là, c'est à dire pas tout le temps mais très souvent, plusieurs fois par jour, par bouts de 5 minutes comme de plusieurs heures, j'aime.


J'adore même.